Cet été encore, il existait douze cabanes de vigne à Suèvres. Il n'en existe plus que dix, deux ayant été détruites par leur propriétaire à la fin de l'été au lieu-dit des Villalins, près de la Bouzie. "Je sais ça fait mal au coeur explique ce dernier, mais elles étaient en mauvais état et pouvaient être dangereuses. Et puis je suis à la retraite, mes enfants ne s'y intéressent pas.
il s'agit d'un petit patrimoine, modeste sans doute, mais qui constitue un témoignage attachant de l'activité d'autrefois. Suèvres a été pendant longtemps une commune viticole : on trouve encore de nombreuses traces de cette économie : des pressoirs dans les vieilles maisons, des barriques, des outils. Aujourd'hui, il ne reste plus que trois parcelles plantées dont deux sont vendangées chaque année : celles de Roger Pilot et de Jean Pierre Bourgouin. Des cartes postales anciennes et des photos attestent de l'animation qui régnait au moment des vendanges. Ces cabanes isolées au milieu des champs, appelées encore loges de vignes, servaient à se mettre à l'abri et à entreposer du matériel, de l'outillage. Quand on restait la journée entière dans les champs on pouvait y manger, faire griller de la viande sur la cheminée. Le cheval y avait place.
Au café du village, les anciens se souviennent : "A l'ouverture de la chasse, ou au moment de la taille, on y faisait des fêtes mémorables. On s'y retrouvait pour boire et manger entre amis. Les cabanes étaient lieux de rigolades et d'amitié". Un autre raconte : "il y en avait une , près du Terreux qui était un véritable bistrot où l'on pouvait acheter du vin et des gâteaux".
Dans ce secteur, au nord-ouest de Suèvres, il y aurait eu plus d'une trentaine de cabanes ! Petit patrimoine de pays, les dernières cabanes qui restent méritent toute notre attention.